Une alose rencontre sa copine la lotte
- Salut ! Comment vas-tu ?
- Bof !
- Ça n'a pas l'air d'aller. Que t'arrive-t-il ?
- Je n'ai pas de chance avec mes amours.
- Tu ne sors plus avec le barbu ?
- Non ! il me prenait pour un mulet .
- Tu sors avec qui maintenant ?
- Avec un turbot. Pendant les ébats, pas le temps de respirer. Il me traite de moule parce que je ne vais jamais assez vite. Et toi, tes amours ?
- Mon ami ne pense qu'aux affaires. Il n'est pas requin pour rien.Il me compare à une ombre.
- C'est lui qui t'a offert ces baleines de corset ?
- Oui. En ce moment il y a anguille sous roche, je le soupçonne de me tromper avec une morue. Si encore elle était bien fichue, elle est plate comme une limande.
- Oh le maquereau ! Tu en as parlé avec lui ?
- J'ai essayé. Je lui ai tendu la perche, il est resté muet comme une carpe.
- Autrement dit, vous êtes à couteaux tirés.
- Depuis qu'il côtoie le bar, il écluse comme une éponge et a de mauvaises fréquentations
- Ils sont tous pareils, un panier à crabes, Ils nous prennent pour des poissons fossiles.
- Pour la peine je vais sortir dans une boîte, sans lui.
- Où ça ?
- Au lieu noir.
- Arrête ! Dans cette boîte il y a trop de monde, on y est serré comme des sardines. C'est là que j'ai dragué un homard qui en pinçait pour moi.
- T'en frétilles encore. J'en reste médusée.
- C'est de l'histoire ancienne.
- Et ton thon, ton ex, celui qui jouait au poisson-clown, qu'est-il devenu ?
- Oh lui, c'était un thon sec comme un hareng. De plus c'était un thon mineur.
- Tu as donné le thon ou quoi ?
- Non ! Il court de nouvelles aventures.
- Avec qui ?
- Il brûle d'amour pour des sandres.
- Ma pauvre, nos amours finissent toujours en queue de poisson
- On ne nage pas dans le bonheur.
- De quel mois es-tu ?
- Comme toi je suis un poisson d'avril.
Texte et photos de GYPSE (protégés par les lois Droit d'auteur et Code de la propriété intellectuelle)
Durée : 1'50''
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