Le mystère de la chambre noire
Il aura fallu plus de 2000 ans pour que le mystère de la chambre noire dévoile un appareil photographique.
Retraçons les grandes étapes.
Au Ve siècle av. J.C, le premier écrit qui fait allusion au phénomène est réalisé en Chine.
Au IVe siècle av. J.C, le philosophe grec Aristote décrivit dans ses Problematica le fonctionnement d'une éclipse qu'il avait observée à l'intérieur d'une pièce totalement obscure dont un mur percé d'un petit trou, laissait passer des rayons lumineux qui projetaient sur la face opposée l'image inversée de la réalité extérieure.
Au XVIe siècle, les véritables descriptions de la chambre noire (en latin : camera obscura) sont faites par Léonard de Vinci qui fut le premier à comparer ce phénomène à celui de la vision humaine : (Codex atlanticus, 135 b, 138 a, 179 b et manuscrit D 78).
Au XVIIe siècle, le chanoine allemand Johann Zahn, fit de la chambre obscure un appareil portatif en construisant une boîte en bois dont les parois intérieures sont peintes en noir. Celui-ci mit au point la réflexion de l'image en ajoutant un miroir incliné pour projeter l'image sous un verre sur lequel il obtint un redressement de l'image. À l'aide d'un calque placé sur le verre, on pouvait dessiner l'image réfléchie. Premiers pas vers l'appareil photographique.
Sur le petit trou appelé sténopé, il fut placé un diaphragme afin de régler le diamètre de l'ouverture, puis une lentille pour modifier la focale.
Le principe de la chambre noire (lumière et synthèse additive) servait en particulier aux peintres et astronomes.
Les alchimistes cherchaient le moyen de fixer durablement l'image sur un support en employant divers procédés : chlorure d'argent, nitrate d'argent, hyposulfite de sodium.
En 1826, le Bourguignon Niépce Nicéphore utilisa une plaque sensible : plaques d'étain recouverte de bitume de Judée, sorte de goudron naturel qui possède la propriété de durcir à la lumière. Euréka ! Ça marche. La première photographie vient de naître.
En 1835, Jacques Louis Daguerre, associé de Niépce qui mourut en 1833, poursuivit ses recherches sur la fixation de l'image. Il améliora le procédé en utilisant des plaques métalliques recouvertes d'iodure d'argent (substance plus sensible que le bitume de Judée. Le temps de pose qui durait plusieurs heures fut réduit à quelques dizaines de minutes Ces plaques sont appelées daguerréotypes.
Le savant François Arago, présente à l'Académie des sciences l'invention de Daguerre. C'est ainsi que la date conventionnelle de l'invention de la photographie est le 7 janvier 1839 bien que cette invention ne soit en réalité qu'une amélioration de l'invention de Niépce. Le succès du brevet du daguerréotype (premier brevet photographique commercial) fut immédiat : les daguerréotypes envahissent le monde entier.
Le mot photographie n'existe pas. Il est créé en 1839 sur proposition du britannique John Herschel (philosophe, physicien, astronome, météorologue, pionner de la photographie).
Du XIXe siècle à nos jour de nombreux inventeurs améliorent l'appareil photographique. L'invention du capteur CCD (1969) révolutionne le système photographique : En 1975, Stepen Sasson de la compagnie Kodak, met au point le premier appareil photographique électronique. Aujourd'hui, quasiment tout le monde possède un téléphone mobile, lequel est doté de la fonction photo. La philosophie de la photographie a changé de visage.