Avant le départ I le tournage I le montage I Juridique
AVANT-PROPOS
Filmer un voyage, c'est bien plus qu'une succession d'images, si belles soient-elles, mais dénuées d'expression, c'est donner au spectateur l'envie de découvrir un autre horizon, c'est le sensibiliser sur une spécificité locale, un site, un point d'intérêt, une coutume, faites-le rêver
AVANT LE DÉPART
Quel matériel emporter ?
● Certes le choix du matériel est important, mais considérez avant tout que l'appareil n'est qu'un outil. Les belles vidéos dépendent de l'opérateur, de l'expression qu'elles dégagent.
● Un matériel lourd et encombrant est souvent contraignant lors des déplacements. Il faut être un passionné de la photo/vidéo comme moi pour s'imposer une charge minimale de 5kg à chaque déplacement.
● Le choix d'un smartphone (ou caméra entrée de gamme ) peut paraître pour solution judicieuse. Néanmoins, il présente divers inconvénients : plage des focales étroite, performances insuffisantes en particulier en basses lumières, manque de stabilité. De nombreux modèles de smartphones inondent le marché, si la fonction photo permet d'obtenir de belles images, cependant, peu obtiennent une bonne note en vidéo. Voir : la vidéo avec un smartphone
● La caméra embarquée (action-cam), à cause de ses caractéristiques (faible sensibilité, focale 18/35mm, ...), ne correspnd pas à une caméra plyvalente. Toutefois, dans des usages particuliers (ski, parapente, cyclisme et toute autre activité où vous ne pouvez tenir la caméra dans vos mains, elle sera un complément utile à votre matériel habituel.
● Si vous envisagez de faire de la photo et de la vidéo, le choix d'un APN (reflex, bridge ou hybride) présente la meilleure solution (appareil doté d'un grand capteur pour assurer une bonne qualité d'image).
● Tenez compte de la destination (matériel adapté aux conditions climatiques : fortes chaleurs, grand froid, pluie (des housses de protection sont disponibles sur le marché), humidité (un appareil non tropicalisé et exposé pendant une long séjour dans une région avec un taux d'humidité élevé (80%), risque de subir des avaries), poussière (rouler sur une piste dans la savane africaine produit une poussière qui s'infiltre dans votre appareil s'il n'est pas protégé dans une sacoche hermétique)
● La vidéo d'un voyage implique d'adopter différents types de plans (gros plan, plan serré, plan moyen, plan large ...) pour cela vous devez disposer d'une plage de focales permettant de faire face aux situations. La solution de plusieurs objectifs augmente la charge du matériel. Un objectif 18/135 mm constitue un bon compromis.
● Votre choix engage la réussite de vos vidéos : réduire les contraintes de transport du matériel sans sacrifier le plaisir de réaliser des vidéos dans de bonnes conditions.
● Quel que soit le type de matériel (caméscope, APN, smartphone) prenez le temps nécessaire avant le départ pour vous familiariser à son utilisation afin, sur le lieu de tournage,de ne pas être perturbé par des problèmes de fonctionnement.
Aussi bonne soit l'idée d'un film, elle a besoin d'être mise en valeur, et son développement nécessite des qualités narratives. Vos images doivent éveiller la curiosité du spectateur, susciter son intérêt.
● Pour ménager l'effet de surprise, plantez les lieux en tournant une séquence d'introduction qui mettra déjà dans l'ambiance.
● La règle d'or, pour un film de voyage, est de penser montage lors du tournage. Il ne faut pas filmer tout ce qui bouge, mais suffisamment pour construire son film. Vous devez au préalable déterminer pour quel public est destiné votre film et quel message vous voulez faire passer (un film de voyage vacances familiales et un film style reportage ne visent pas le même public). Tournez utile, c'est à dire, faites une sélection lors de la prise de vues. Décidez avant l'enregistrement quel sera le plan ou la séquence clé qui représentera le mieux l'idée du film. Essayez de filmer court et intéressant.
● La structure d'un film de voyage est simple : une intro, le voyage, le final. Pour la cohérence et la continuité du film, pour l'unité du sujet, prévoir un fil conducteur : par exemple un personnage qui sera le lien de chaque étape (chapitre), ou encore le tracé d'un itinéraire. Sans un minimum d'unité, un film devient très vite ennuyeux à regarder.
● D'une façon générale, il est souhaitable d'écrire le scénario avant le tournage (créer une vidéo : le projet), ce n'est point le cas pour un voyage. À chaque étape, à chaque lieu visité, vous devrez improviser pour réunir les conditions favorables de tournage.
● Choisir le meilleur emplacement pour la prise de vues implique au préalable un repérage des lieux. Lors d'un voyage cette possibilité ne vous est pas toujours offerte. Votre expérience, votre sens de l'observation vous aideront à vous adapter aux circonstances, à prendre rapidement la bonne décision.
● Sur un site, la visite en groupe minimise les conditions favorables pour le tournage. Il est souvent nécessaire, au détriment des commentaires du guide, de se séparer du groupe.
● La rue regorge de points intéressants révélant la vie locale. Les sujets et curiosités ne manquent pas (places, marchés, fontaines, lampadaires, enseignes, architecture...). La nuit est un spectacle coloré et lumineux favorable à une prise de vues jouant avec les lumières et impulsant un rythme.
● Les gens, leurs activités, leurs coutumes sont des sujets intéressants à traiter. C'est l'occasion de croquer des portraits sous différents angles : ne pas oublier de demander gentiment l'autorisation (quand on est confronté à la barrière des langues, un simple geste en montrant son appareil suffit pour se faire comprendre) : respect du droit à l'image, des coutumes et croyances locales (j'ai croisé dans un voyage des autochtones qui croient qu'en les photographiant on vole leur âme).
● Une séquence de 12 à 15 s, de 3 ou 4 plans suffit pour porter une idée, un sentiment. Une séquence dénuée d'expression est inutile. La notion d'émotion est indispensable pour créer le mouvement du film et captiver son public
● Certaines scènes où le son est primordial (interview, extrait d'un commentaire, musique) nécessitent de les enregistrer en continu : priorité au son. Ensuite filmez des scènes (priorité à l'image) qui serviront de plans de coupe, au montage, pour la séquence en continu.
Quelques techniques :
- le panoramique : Sont rares les vidéastes qui acceptent de s'encombrer d'un trépied lors d'un voyage. Le vidéaste réalise alors le panoramique à main levée (caméscope porté). Il faut en ce cas, prendre une position stable, caler le caméscope contre soi respiration bloquée. Ne pas hésiter à faire plusieurs prises, si vous n'êtes pas satisfait, en prenant soin de maintenir régularité et fluidité dans le mouvement. Voir astuce dans panoramique
- le travelling : à pied, à cheval, en voiture est la formule adéquate pour un travelling. Les vacances (ou voyage) sont l'occasion d'utiliser des moyens de transport inhabituels (luges, parapente, calèche, montgolfière, téléphérique, ...). Autant en profiter pour des travellings. Un travelling arrière (depuis la lunette arrière d'une voiture) donne l'impression de quitter les lieux. Lire : travelling
- le zoom : à utiliser avec parcimonie (mieux vaut souvent alterner plans larges et plans serrés). Lire : zoom.
- le grand-angle : Quand la distance est insuffisante pour cadrer un ensemble, le grand-angle permet d'augmenter le champ de vision. Attention toutefois, un grand-angle déforme les perspectives. Lire : grand-angle
- le téléobjectif : La profondeur de champ réduite concentre l'attention sur le sujet principal, l'arrière plan est flou. Lire téléobjectif
- le plan de coupe : Il est parfois impossible de raccorder convenablement deux plans. Une solution pratique consiste à intercaler dans une séquence un plan de courte durée (angle de prise de vue différent, contrechamp, plan large, gros plan ...)
Attention au phénomène de condensation lors d'un passage brusque d'un endroit frais à un endroit chaud (ou vice-versa). Voir : Trucs et astuces
Le montage peut se présenter sous différentes formes :
→ vidéo personnelle :
- mise en scène des membres participants (famille, amis)
- Inconvénient : vidéo destinée aux personnes concernées par le voyage, sans réel intérêt pour tout autre public.
- chronologie jour par jour : un site risque d'être traité au montage dans plusieurs étapes (par exemple : ville A visitée dans étapes jour 1 et jour 5).
- suivi d'un itinéraire : quelle que soit la chronologie lors du tournage, vous assemblez l'ensemble des séquences concernant un site dans une seule étape. Avantage : logique du suivi respectée et lecture compréhensible pour un large public.
Titres, effets, transitions : attention, ne tombez pas dans le piège du tape-à-l’œil en recherchant la sophistication. Leur utilisation doit apporter une information supplémentaire à la compréhension de l'histoire.
LE SON
Une autre règle d'or pour un film de voyage : l'ajout de commentaires lors du montage (information historique, géographique, technique, culturelle … sur un site, un monument, un personnage …) aide à une meilleure compréhension la lecture des images.
Quelques exemples de vidéos dans GALERIE VIDEO
Droit de la propriété intellectuelle